Je mange donc je vote – édition municipale – en bref!

La semaine passée, à l’approche des élections municipales, le Carrefour alimentaire Centre-Sud a organisé la première édition municipale de Je mange donc je vote, inspiré par l’initiative du même nom créée par le Réseau pour une alimentation durable (le RAD). Cet événement a été une occasion unique pour les citoyennes et citoyens du Centre-Sud de rencontrer les candidats aux élections municipales afin de leur poser leurs questions sur les enjeux alimentaires et la justice sociale.

Mardi soir, un groupe de 20 membres de la communauté, 5 membres du personnel du Carrefour alimentaire, deux candidates et un candidat se sont réunis au 2349 rue de Rouen pour discuter autour de la thématique de l’alimentation. La soirée a commencé par un accueil avec du thé, du café et un délicieux pain à la banane fourni par notre merveilleuse équipe du programme Zéro gaspillage. Les participants ont ensuite été invités à prendre place dans l’un des trois cercles de discussion. Deux membres du CARAA, Jean et Daniel, ont alors fait une présentation courte et puissante sur le travail du comité, que vous pouvez lire ici.   

Lors de cet événement, nous avons eu le plaisir d’accueillir Sophie Mauzerolle, Widler Jules et Beverly Bernardo, trois candidates et candidats passionnés qui nous ont partagé leurs différentes perspectives sur les enjeux alimentaires, toutes très intéressantes.

Sophie Mauzerolle

Actuellement Conseillère de la ville pour le district de Sainte-Marie, Sophie Mauzerolle se présente pour sa réélection avec le parti Projet Montréal de Valérie Plante. 

Lors des discussions avec les citoyen(ne)s présent(e)s, Sophie Mauzerolle a fait le lien entre l’insécurité alimentaire et la crise d’abordabilité des logements à Montréal. Elle a expliqué une réforme que Projet Montréal s’est engagé à mettre en place : une réglementation pour forcer les promoteurs immobiliers à respecter un ratio de 20% de logements abordables, 20% de logements sociaux et 20% de logements familiaux. Sophie a souligné le besoin de plus de réglementations dans le domaine considérant le nombre élevé actuel de rénovictions dans le Centre-Sud. En outre, Projet Montréal souhaite mettre en place un registre de baux publics afin de lutter contre la flambée des prix des loyers.

Lorsque la question lui a été posée d’élaborer sur sa vision de l’agriculture urbaine d’ici à 2040, Sophie Mauzerolle a développé sa conception d’un Montréal où tous et toutes pourraient se nourrir avec des légumes qui ont poussés dans nos quartiers, où le gaspillage alimentaire serait réduit à la source, où la biodiversité serait protégée et où l’accès aux jardins collectifs et communautaires serait démocratisé pour que tout le monde puisse profiter de la nature en ville. 

Widler Jules

Kinésiologue, entrepreneur et ex-lobbyiste pour le NDP, Widler Jules se présente comme candidat indépendant à la mairie. 

Widler croit en une économie sociale où les organismes sociaux et communautaires sont soutenus et où une bonne éducation alimentaire est priorisée. Il appuie par exemple le financement d’ateliers dispensés par les banques alimentaires pour apprendre à bien budgétiser ses dépenses alimentaires et à connaître les meilleurs moyens afin de développer une saine alimentation chez soi.

Widler préfère parler d’une vision à long terme : il maintient qu’il faut regarder vers le futur et qu’il souhaite construire son agenda pour 2050, pas juste pour les quatre prochaines années. 

Widler a évoqué la stigmatisation de la pauvreté et croit que lorsque l’on n’a pas ou peu d’argent, la société a tendance à nous déshumaniser, ce qui peut provoquer chez certains un sentiment de dépression duquel il n’est pas facile de sortir. Pour cette raison, Widler souligne le besoin d’une augmentation du nombre de travailleurs sociaux et le besoin urgent de s’interroger sur les causes sous-jacentes de la pauvreté.

Beverly Bernardo

Militante politique de longue date, Beverly Bernardo est candidate à la mairie pour la Ligue Communiste. Elle a expliqué sa vision anticapitaliste d’une société qui doit se battre contre un système qui, selon elle, ne sert que les riches. Selon Beverly, la lutte pour la sécurité alimentaire pour toutes et tous est étroitement liée à la lutte anticapitaliste pour les droits des travailleuses et travailleurs. 

Beverly Bernardo a commenté que sa mission principale (et celle de la Ligue Communiste) est  de lutter pour un monde plus égalitaire en mettant de l’avant les intérêts des travailleurs. Pour elle, le système alimentaire est actuellement monopolisé par les grandes chaînes de supermarchés qui profitent des producteurs qui ne sont pas assez rémunérés pour leur travail. 

Beverly souhaite mettre en place une législation qui augmenterait le salaire minimum et  aiderait ainsi à faire sortir des familles québécoises de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire. Selon  elle et la Ligue Communiste, il y a un besoin urgent de mobilisation des masses contre le système actuel qui, dit-elle, favorise une mince couche de personnes riches et exploite une majorité de la population.

Nous aimerions profiter de cette occasion pour remercier les trois candidat(e)s et toutes les personnes ayant participé à l’événement : c’est grâce à des membres de la communauté engagé(e)s et passionné(e)s comme vous que le Carrefour alimentaire Centre-Sud continue d’exister et peut poursuivre son important travail au sein de la communauté. Merci.

À noter: cet événement a été réalisé dans le respect total des mesures sanitaires mises en place par le gouvernement du Québec pour la lutte contre la COVID-19.